dimanche 27 avril 2008

Y’a trop de temps

Y’a vraiment trop longtemps que je n’ai pas écrit, et pourtant ce ne sont pas les choses à raconter qui manquent. Commençons par une nouvelle que déjà beaucoup connaissent : je vais me marier !! Non, mais ça va pas ! La nouvelle est que j’ai fait l’acquisition d’un téléphone portable qui me permet de me connecter au net ! Donc, je me remotive pour continuer mon blog.

Alors voilà quelques anecdotes, images, histoire de vous brosser un tableau ou plutôt une esquisse du Cameroun…

…Un soir je vais dans un bar du village (Makak a plusieurs bars) pour y retrouver le coopérant américain, Ben, afin de voir un match de foot où joue la mascotte du Cameroun Samuel Eto’o fils !! Le bar a deux pièces, celle du fond à la télé. Par chance, il m’a gardé une place car dans cette petite pièce (2,5m*5m avec une grande table au milieu) il y a déjà foule. Je contourne la table et là je me rend compte qu’il faut que j’enjambe la maman qui tient le bar. Ah oui, ici les femmes en âge d’avoir eu des enfants, et en particulier celles qui sont un peu âgées, on les appelle « maman » et pour les hommes, c’est logiquement « papa ». Notre maman là est en train de dormir au bout de la table, sur le sol sur un semblant de matelas, sous la télé. Et elle va rester là tout le match avec le volume de la télé monté au max, ça grésille et on ne comprend rien, mais ça met l’ambiance. Les jeunes du village crient, la maman ne bronche pas et continue de dormir…

… Devant chez moi, j’ai un jardin avec deux manguiers et deux avocatiers. Un matin où le courant est encore absent, un des « anciens » du collège vient me voir pour me dire qu’il va me montrer comment marauder. Entendez par là, comment cueillir un maximum de mangues car ici c’est la lutte, les enfants viennent en permanence essayait de trouver quelques mangues mures. Le voilà qui s’approche avec une échelle, la pose sur l’avocatier. Il grimpe sur le haut de celui-ci, léger comme s’il avait 15 ans, pour atteindre les hautes branches du manguier à peut-être 6-8 mètres de haut. Il se met à secouer les branches… et c’est une pluie de mangues qui s’abat sur nous. Le temps qu’on remplisse un sac, il continue en faisant maintenant tomber les avocats. Appétit !...

… De retour de mon voyage au nord, je me retrouve assis à côté d’une fille dans le bus. Puis dans le train à côté d’une autre, bien jolie il est vrai. Un gendarme, en uniforme, avec qui j’avais un peu sympathisé en attendant le train et qui était aussi dans le bus, m’interpelle pour causer à la fenêtre. Il me demande où est ma copine (celle du bus), je lui dit que non, ce n’est pas ma copine qu’on ne faisait que causer. A priori je ne suis pas convaincant, il persiste dans cette idée et quand je lui dit que oui, j’ai son numéro de téléphone, là il me serre la main avec un grand sourire. Il me demande si j’ai d’autres petites (petites amies). Ici, ce sujet là est vraiment sans tabous. Non, pas même en France, pas de femmes, pas d’enfants, pas de petites au Cameroun. Et là, il me demande d’un air sérieux et vraiment convaincu par sa question : « Mais quand tu as envie, tu fais comment ?!! » Que répondre ? Il continue en disant que celle du bus même si elle est loin de Makak, on peut se voir de temps en temps pour …..(avec un geste bien explicite). Et puis celle avec qui je suis dans le train, elle est bien jolie alors la même chose. Et puis d’autres encore. Il n’y a pas de problèmes à avoir plusieurs petites, on comprend bien que l’homme à des envies. S’il est marié, ou officiellement avec quelqu’une, il doit juste la respecter en cachant ça. Ce n’est même pas trop logique de rester seul comme ça. Il semble même que le mot « célibataire » n’existe pas en Basaa le patois local …

Un prof d’info français est venu passé une semaine à Yaoundé dernièrement, au collège Vogt où travaille un autre coopérant. C’est chez lui que je loge généralement à Yaoundé. Ce prof, qui enseigne dans une école d’ingénieurs à louer une voiture pour la semaine, et en plus une belle voiture. Un soir nous rentrons au collège Vogt après avoir passé la soirée chez un autre professeur du collège. A un carrefour, un gendarme nous arrête. Il faut imaginer trois blancs dans une belle voiture, il a pu imaginer des choses (qu’on était plein aux as par exemple). Il ne nous demande pas nos papiers mais commence à nous dire que ce soir il fait froid. Oui, ce soir il fait froid, vraiment, blablabla. Notre collègue, qui vient de débarquer ne comprend pas. Bon, le gendarme voulait juste sa part, c'est-à-dire qu’on lui laisse un peu d’argent avant de partir pour qu’il puisse boire une bière ou autre. Luttant contre la corruption & Co, on ne lâche rien. Après un instant, mon collègue, lui dit : « Pardon, je suis du collège Vogt (le collège est bien réputé), mission catholique (la zone est très catholique) ». Le gendarme se recul et nous laisse partir…

Bientôt « mes vacances au Nord ! »

1 commentaire:

Anonyme a dit…

yo rasta stef!je suis impressionné que tu ailles voir des matchs dans des bars(meme si c'est pour rencontrer des gens)!bientot tu t'y connaitras mieux que moi qui sais!enfin sinon tu devrais suivre les gestes explicites de tes rencontres hasardeuses!je suis content que tout se passe toujours bien car j'avoue avoir été inquiet lors des émeutes a yaoudé;j'ose espérer que celle ci ne se propagent pas trop car comme l'indique l'attitude du policier véreux le fait d'etre blanc n'est pas forcement signe de sécurité...biz et continue ton blog. jc